L’observation des étoiles suscite aujourd’hui chez de nombreux individus un mélange d’émerveillement et de contemplation.
Loin de l’agitation urbaine, le ciel nocturne offre un très beau spectacle, rappelant notre place infiniment petite dans un univers vaste et mystérieux.
Cette expérience peut susciter un sentiment de profonde humilité, mais aussi une intense fascination pour les lois qui régissent le cosmos.
L’astronomie, en dévoilant les secrets de l’univers, nourrit également notre curiosité et notre soif de connaissance, tout en offrant un moment de déconnexion bienfaiteur dans notre monde moderne.
Dans cet article nous vous racontons notre participation à une soirée astronomie proposée par Anima’Ciel et son animateur passionné Raphaël Mellac.
Les hommes et l’astronomie
En introduction, prenons d’abord le temps d’une très courte histoire de la relation entre l’astronomie et les hommes.
Le rapport des hommes à l’astronomie est une histoire aussi vieille que l’humanité elle-même ; il a évolué au fil des siècles, se mêlant à la fois à la science, la philosophie, la religion et la culture.
Les premiers observateurs du ciel furent les hommes préhistoriques. Des scientifiques pensent que certaines peintures rupestres que l’on peut admirer sur les parois des grottes sont des représentations d’étoiles et de constellations.
C’est dans l’Antiquité que l’astronomie est vraiment née comme une science. Les Babyloniens et les Égyptiens ont développé des connaissances astronomiques poussées, notamment pour prédire les éclipses et établir des calendriers précis.
Quant aux Grecs, leurs philosophes comme Pythagore, Platon et Aristote ont élaboré un modèle géocentrique de l’univers, plaçant la Terre au centre.
Au Moyen Âge, l’Église catholique a utilisé l’astronomie pour calculer les dates des fêtes religieuses et pour défendre la conception géocentrique de l’univers.
C’est à partir du 16ème siècle que la révolution scientifique apporte un nouveau regard sur le cosmos. Copernic est le premier à bouleverser la vision de l’univers en proposant un modèle héliocentrique, plaçant le Soleil au centre du système solaire.
Au 17ème siècle, Galilée en apporte des preuves observationnelles grâce à sa lunette astronomique (une invention d’un opticien hollandais qu’il a améliorée) et Newton formule la loi de la gravitation universelle, expliquant les mouvements des planètes et des objets célestes.
De nos jours, les avancées technologiques ont permis de construire des télescopes de plus en plus puissants, et la conquête spatiale a permis d’envoyer des télescopes spatiaux au-delà de l’atmosphère terrestre. Les chercheurs cherchent à comprendre l’origine et l’évolution de l’univers, à détecter de nouvelles planètes habitables et à percer les mystères de la matière noire et de l’énergie sombre.
Ces concepts récents sont complexes et restent insondables à beaucoup, mais la simple observation du ciel nocturne nous procurent toujours la même émotion, peut-être la même qu’ont connue nos lointains ancêtres.
La tête dans les étoiles
Entrons maintenant dans le vif du sujet : notre participation à la soirée publique de découverte de l’astronomie organisée par Raphaël Mellac.
Une expérience enrichissante
Bon je l’avoue, je n’avais vraiment aucune connaissance sur les astres célestes avant de venir à cette soirée astronomie : à part la Lune, lorsque je levais la tête vers le ciel obscur, je ne savais même pas situer l’étoile polaire. Même si, comme beaucoup j’ai toujours été ému par la contemplation des étoiles, j’étais complètement ignare dans le domaine de l’astronomie.
C’est donc un soir d’août que je me suis rendu avec Isabelle à Reilhac, au cœur du « triangle noir du Quercy ».
Ce territoire d’une trentaine de km², préservé de la pollution lumineuse, bénéficie de conditions optimales pour observer la voûte céleste. C’est donc un lieu privilégié pour les astronomes amateurs.
La commune de Reilhac, labellisée « Villes et villages étoilés », a installé sur un point haut proche du village un site d’observation astronomique, qui offre un axe d’observation plein sud.
C’est là que je rejoins, avec d’autres curieux d’astronomie, Raphaël pour une des soirées astronomie qu’il organise pendant l’été.
Lorsque j’arrive un peu avant 22 heures, au moment où l’obscurité commence à peine, nous pouvons voir du matériel d’astronomie déjà en place.
Raphaël nous explique les équipements qu’il a installés : une lunette astronomique et deux télescopes, ainsi que leur principe de fonctionnement.
Lorsque l’obscurité s’installe vraiment, il nous guide avec son puissant pointeur laser (*) pour un premier repérage facile : distinguer dans le ciel le « triangle d’été », une figure composée des trois étoiles les plus brillantes, Véga, Altaïr et Deneb.
Il nous fait découvrir les constellations, ces représentations imagées construites à partir des étoiles les plus brillantes. Il nous livre leur nom poétique (Andromède, Cassiopée…) ainsi que leur légende.
Nous apprenons à distinguer d’autres objets brillants qui traversent le ciel : avion, satellite…
Avec une lampe de poche rouge (pour ne pas gêner la vision nocturne), il éclaire une boule pour expliquer les mouvements des astres et des phénomènes qui en découlent (saisons, éclipses…).
Il règle les télescopes pour nous permettre d’observer de plus près des objets célestes remarquables. Il essaie (sans succès pour moi…) de nous initier à la vision décalée pour mieux voir les objets peu lumineux.
Il nous livre des chiffres qui donnent le vertige et qui doivent nous rendre terriblement humbles, car tellement infinitésimaux dans cet univers incroyablement vaste.
(*) Les appareils à laser sortant présentent des risques de sécurité et font l’objet d’une réglementation spécifique.
Alors, c’était comment ?
Cette soirée la tête dans les étoiles nous laisse un très bon souvenir : Raphaël avec ses 30 ans de passion de l’astronomie, ses télescopes, sa pédagogie et sa bonne humeur nous a fait passé un moment passionnant.
Malgré une légère couverture nuageuse qui a compliqué les observations, nous nous sommes cru savants pendant le temps de cette soirée.
La conclusion de l’animation par un conte musical à la guitare dans l’obscurité de la nuit était un moment comme suspendu, plein de poésie.
Rien de mieux pour se ressourcer que ce slow tourisme authentique, où l’on prend vraiment le temps de la contemplation et de la rencontre…
En bref, une très belle soirée d’été comme on les adore !
En savoir plus sur notre animateur !
A l’issue de cette soirée, nous avons pris le temps d’un échange, où notre animateur se dévoile et nous livre sa passion pour l’astronomie.
Peux-tu nous parler de ton parcours, et de ce qui t’a amené à cette passion de l’astronomie ?
Ma passion pour cette science fascinante remonte à mon enfance, aux observations des Perséides, les étoiles filantes du mois d’août, sur des bottes de paille en famille.
Et j’ai depuis toujours lu et engrangé des connaissances sur l’astronomie, utilisé des jumelles, lunettes puis des télescopes, je n’ai jamais arrêté de pratiquer cette activité depuis 40 ans presque.
À côté de cela, j’ai une maîtrise en droit…
© M. Taburet
Est-ce qu’il y a un souvenir qui t’as particulièrement marqué depuis que tu travailles dans ce domaine ?
Ma première observation de Saturne sans doute, vers 7-8 ans, il y en a d’autres, des éclipses de Soleil, des aurores boréales, d’énormes étoiles filantes…
As-tu un objet céleste préféré (une planète, une constellation…) ? Et pourquoi ?
J’ai un faible pour les météorites, ces roches qui tombent du ciel, car elles renferment en elles le secret des origines du système solaire.
Est-ce que l’astronomie est ton métier à part entière ? Quelles sont toutes les activités que tu proposes ?
Oui, c’est mon métier, assez saisonnier.
L’hiver, il y a moins de travail avec les froids, pourtant le ciel d’hiver est très beau lui aussi.
Je propose des soirées astronomies dans le Lot et ailleurs, en itinérance pour des observatoires d’un soir, des séances de planétarium gonflable également en itinérance.
Je peux également organiser des séjours scolaires dans des centres de vacances ou directement dans les écoles.
Enfin je contes des légendes du ciel en m’accompagnant à la guitare.
Es-tu originaire du Lot ? Sinon pourquoi t’es-tu installé dans ce département ?
Né lotois, mais d’origine diverses, Gers, Lot et Garonne, Cantal, Paris et même encore plus loin car mes atomes viennent du cosmos et du cœur des étoiles !
Quels sont les outils et les technologies les plus utilisés par les astronomes aujourd’hui ?
Ils sont nombreux mais si on doit n’en citer qu’un, je dirais la spectroscopie qui permet d’analyser la lumière des astres pour en tirer toute sortes d’informations malgré l’éloignement colossal de la cible : distance, température, composition, présence de planètes…
Est-il obligatoire pour un astronome amateur de posséder des fortes connaissances scientifiques ?
Oui, c’est nécessaire pour pouvoir partager et simplifier des choses complexes et faire le tri sur les informations pertinentes présentes sur Internet et écarter celles qui sont douteuses ou faussées.
Y a-t-il des périodes de l’année plus favorable à l’observation du ciel ?
L’été pour les frileux !
Quel est l’impact de la pollution lumineuse sur l’observation du ciel ? Comment pourrait-on la réduire ?
Il est énorme !
Cette pollution éclaire le ciel et beaucoup d’astres sont peu lumineux ; la réduire par de meilleurs lampadaires est très important pour la qualité du ciel, le visibilité de la Voie Lactée par exemple.
Mais pour les astronomes c’est une pollution réversible, alors ce n’est pas le cas pour les espèces nocturnes qui en souffrent au quotidien.
Il est primordial de pratiquer des extinctions de villages le plus tôt possible dans les campagnes. En fait il ne faudrait même pas allumer de lampadaires du tout pour protéger les espèces nocturnes qui s’activent dès que le Soleil se couche et créer ainsi des trames noires sur le maximum de territoires possibles.
Nous sommes devenus accros à la lumière, il faut changer les comportements, notamment des automobilistes qui doivent fortement réduire leur vitesse dans les villages par respect et sécurité.
Et ne pas avoir peur de la nuit, accepter de sortir avec un lampe peut aider à préserver des espèces utiles et précieuses.
© R. Mellac
« La rivière Lot et ses falaises baignées par les lueurs nocturnes. Lumières d’étoiles qui se reflètent timidement au fil de l’eau et celles des villages, arrogantes, qui inondent le ciel. »
Est-ce que tu as d’autres centres d’intérêt proches de l’astronomie, voire complètement décalés ?
Le plus proche est la photographie que je pratique presque exclusivement de nuit pour capturer des ambiances et des paysages nocturnes.
© R. Mellac
Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite s’initier à l’astronomie ?
Commencer avec un paire de jumelles et d’apprendre les constellations avec une carte du ciel.
Y a-t-il quelque chose qui te fait rêver, une découverte que tu aimerais connaître un jour ?
Assister à une supernova peut-être ? C’est une implosion d’étoile massive rarissime, certaines ont été visibles même en pleine journée, en 1054 par exemple.
Comment la recherche en astronomie peut-elle bénéficier à la société ?
Comme toute recherche, elle fait progresser la connaissance du monde et même de l’univers qui nous entoure.
L’observation de la Terre depuis l’espace permet de prévoir la météorologie, d’étudier les océans, de surveiller l’évolution du climat, de communiquer, d’espionner ses voisins ou ennemis…
En outre beaucoup de progrès ont été faits pour miniaturiser des composants électroniques pour les lancer plus facilement dans l’espace et nos téléphones portables et ordinateurs sont par exemple bien plus puissants que la salle de commande qui a permis aux Américains de se poser sur la Lune.
Mais surtout l’astronomie donne envie d’en savoir plus, d’apprendre et elle nous montre surtout que notre planète est unique.
Si tu pouvais voyager dans l’espace, quelle serait ta destination et pourquoi ?
Comme tout le monde, je voyage tous les jours dans l’espace mais posé sur cette belle planète, je suis bien les pieds sur Terre.
Le tourisme spatial est d’ailleurs une tendance perverse de notre société : allez, polluons un peu plus pour aller contempler la beauté de la Terre à coup de centaines de milliers d’euros, voire des millions…
Est-ce que tu crois à d’autres formes de vie dans l’univers ?
Oui, le vie est peut être même présente dans notre système solaire sous la forme de bactéries ou d’organismes extrémophiles.
À l’intérieur des océans de lunes de planètes géantes : Europe pour Jupiter, Encelade et Mimas pour Saturne. Peut être aussi dans de petites nappes phréatiques de la planète Mars.
Concernant une vie « intelligente » et technologique comme la nôtre, c’est une autre histoire.
Sur Terre, pendant près de 3 milliards d’années, la vie est restée présente sous des formes très peu évoluées : bactéries, algues, lichens…
L’évolution ne prendra son essor fulgurant qu’assez récemment à l’échelle de l’histoire de notre planète.
Et de nombreuses extinctions massives d’espèces dues à des bouleversement climatiques, des éruptions volcaniques ou des chutes d’astéroïdes ont façonné le cours de l’évolution de la vie pour aboutir à l’aléa de notre apparition.
Je pense que nous ne sommes peut-être pas seuls, mais extrêmement isolés d’autres très hypothétiques civilisations. Heureusement !
J’adresse un grand merci à Raphaël pour avoir pris le temps de me faire découvrir et partager sa passion de l’astronomie.
Si, comme je l’espère, je vous ai donné envie de vivre cette expérience avec Raphaël, retrouvez toutes les informations sur son site web , en particulier le programme des soirées astronomie à Reilhac.
Et vous pouvez suivre son actualité sur son compte Instagram.
Envie d’une soirée astronomie privée ?
A tout moment de l’année, Raphaël peut se déplacer au Pech de Vigne pour vous faire découvrir les secrets de l’astronomie, lors d’une soirée privée.
Vous pourrez profiter de son matériel observation performant, de ses connaissances et de sa passion communicative pour un moment exceptionnel.
N’hésitez pas à le contacter si vous êtes intéressé par cette expérience unique !
Que vous soyez complètement novice ou amateur éclairé, si vous avez envie vous aussi de profiter d’un ciel nocturne sans pollution lumineuse, nous vous proposons une maison de vacances dans le triangle du noir du Quercy.
Notre hébergement peut accueillir jusqu’à quatre voyageurs, dans un cadre bucolique et ressourçant.