Le Lot est un territoire incontournable pour les amateurs de spéléologie. Grâce à Édouard-Alfred Martel et aux nombreux spéléologues qui lui ont succédé, le département est aujourd’hui un paradis pour les explorateurs du monde souterrain.
Édouard-Alfred Martel est un véritable personnage d’aventure. Ses explorations ont permis de découvrir des merveilles souterraines insoupçonnées et de faire connaître la beauté et la richesse du monde souterrain.
Dans cet article, nous vous invitons à découvrir l’histoire d’Édouard-Alfred Martel et son rôle dans la fondation de la spéléologie moderne.
éDouard-alfred martel, un aventurier des temps modernes
Un scientifique avant tout
Édouard-Alfred Martel naît en 1859 dans une famille de juristes et il est a priori lui-même destiné à devenir avocat.
Mais il montre dès son jeune âge un intérêt marqué pour la géographie et les sciences naturelles. En effet à la suite de la découverte d’une grotte à l’âge de 7 ans, ce futur géographe, fervent admirateur de Jules Verne, développe une passion pour les abîmes de la terre.
Il devient avocat en 1886 et, pendant douze ans, il mène de front la plaidoirie et la spéléologie : il consacre tous ses loisirs à des voyages d’exploration pour satisfaire sa passion des phénomènes karstiques.
C’est en 1889 qu’il abandonne finalement le barreau pour suivre sa vraie passion et sa véritable vocation.
Le père de la spéléologie
L’ancien avocat consacre ensuite sa vie à l’exploration et à l’étude des grottes, une nouvelle science qu’il nommera « spélæologie » (terme qu’il préfère à « grottologie »), et qui deviendra spéléologie.
Jusqu’en 1922, Martel explore les cavités souterraines de France (Lot, Tarn, Lozère, Aveyron, Provence…) et du monde (Angleterre, Grèce, États-Unis…), ce qui lui vaudra une reconnaissance internationale.
A maintes reprises, il manque de peu de périr au cours de ses explorations.
Il parcourt des sites magnifiques et découvre des merveilles, lors de 1 500 campagnes spéléologiques échelonnées sur un demi-siècle.
Il publie de nombreux ouvrages sur le sujet, dont « Sous Terre » (1891), qui est considéré comme le premier traité de spéléologie moderne. Il fonde également la Société de Spéléologie en 1895.
Les travaux de Martel ont permis de faire connaître la spéléologie au grand public et ils ont également contribué à développer les connaissances scientifiques sur les grottes.
L’exploration du « Trou du Diable »
C’est en 1889, au cours de sa 24ème expédition, que Martel et son équipe explorent le Gouffre de Padirac.
Ce trou béant au cœur du plateau calcaire du Causse de Gramat, est encore inconnu et mystérieux. Le lieu inspire la peur ; il fait même l’objet d’une légende qui le qualifie de Trou du diable.
A l’époque il faut une grande équipe de surface pour permettre à Martel de descendre assis à califourchon sur une escarpolette (barreau de bois suspendu à des cordages) ou le long d’une échelle de corde.
Lorsque Martel et ses compagnons plongent dans l’abîme, les paysans du Causse assistent en frémissant à l’intrigant spectacle.
Armés de simples bougies, les explorateurs font chou blanc.
Le lendemain la seconde tentative est la bonne. Cette fois, l’équipe a des lampes à magnésium et des barques. Leur progression sur la rivière souterraine parmi les défilés karstiques est périlleuse, dans le froid et l’obscurité.
Mais la découverte est à couper le souffle. Martel découvre une rivière souterraine, et un dédale de galeries ponctuées de lacs : tout un monde souterrain digne de Jules Verne dans lequel aucun homme n’avait mis le pied avant lui.
Ensuite Martel n’aura de cesse que de permettre à d’autres que lui d’admirer cet univers de beauté pétrifiée. Avant même l’existence des congés payés, il a l’intuition que ce lieu deviendra un lieu majeur du tourisme.
En 1898 naît la Société d’exploitations spéléologiques de Padirac. Le gouffre est équipé de ses premiers escaliers métalliques, et ouvre à la visite.
Depuis son ouverture ce ne sont pas moins de 26 millions de visiteurs qui sont venus découvrir le premier site du patrimoine géologique de France.
Un écologiste avant l’heure
La protection de l’environnement
Martel a également été un ardent défenseur de la protection de l’environnement. Il a été l’un des premiers à alerter sur les dangers de la pollution des eaux souterraines.
En 1891, Martel explore le gouffre de la Berrie dans le Lot. Il y découvre une carcasse de veau en décomposition, puis il l’oublie. À la fin de son exploration, il boit de l’eau d’une source située à proximité et tombe malade de la fièvre typhoïde.
Cette expérience convainc Martel de la nécessité de protéger les sources d’eau des pollutions. Il mène des recherches sur l’hygiène des eaux souterraines et publie un ouvrage sur le sujet en 1894. Il plaide en faveur de la promulgation d’une loi interdisant le jet de cadavres d’animaux et de détritus putrescibles dans les grottes.
La loi Martel est finalement adoptée en 1902, et par la suite Martel se bat inlassablement pour faire appliquer ces règles nouvelles.
La création des parcs nationaux
Martel est aussi à l’origine de la création des parcs nationaux français.
En 1913, après sa visite de la Vallée du Yosemite, sur la côte ouest des Etats-Unis, protégée par décret depuis 1864, il publie une étude à propos des parcs nationaux dans le monde.
Grâce à ses compétences de juriste, il propose une définition de ce que doit être un parc national, ainsi qu’une liste prioritaire d’une vingtaine de sites à protéger.
Après un long chemin, ce n’est qu’en 1960 qu’une loi officialise enfin le statut de parc national français. Le Parc de la Vanoise est le tout premier parc créé en 1963. Par la suite dix autres parcs nationaux sont créés, en Métropole et en Outre-mer.
Le département du Lot est aujourd’hui le troisième centre mondial de spéléologie et de plongée souterraine.
Le Gouffre de Padirac est l’une des attractions touristiques les plus populaires de France.
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