Le Quercy, pays aux paysages étonnants, est un véritable havre de paix pour les amoureux de nature et d’histoire.

    Cette région, située dans le département du Lot, est célèbre pour ses causses calcaires, ses grottes et ses gouffres, mais aussi pour ses villages pittoresques et ses constructions en pierre sèche.

    Dans cet article, nous vous invitons à découvrir et à admirerez la beauté des constructions en pierre sèche qui parsèment le paysage.

    La pierre sèche est un élément important du patrimoine culturel du Quercy. Elle témoigne du savoir-faire des anciens bâtisseurs qui ont su utiliser les ressources naturelles locales pour construire des structures durables et harmonieuses.

    Construire en pierre sèche, qu’es aquò ?

    La construction en pierre sèche est une technique qui consiste à assembler les pierres sans aucun liant, c’est-à-dire sans mortier pour les sceller ; à la façon d’une puzzle en trois dimensions en quelque sorte. Aucun autre matériau que la pierre n’est utilisé, c’est la façon de disposer les pierres entre elles, avec un recouvrement dans toutes les directions, qui fait la solidité de l’ouvrage.

    Jusqu’à la fin du 19ème siècle, c’est une technique paysanne qui s’est développée avec l’évolution des pratiques agricoles pour la conquête des sols gagnés sur les friches et les bois (défrichage, défonçage, épierrement, clôture), et qui a structuré les paysages du Quercy.

    Dans les baux de fermage il pouvait figurer une obligation annuelle à construire telle distance de muret : le paysan quercynois était aussi murailler (eh oui ce n’est pas un maçon).

    Ces pratiques ont façonné ce que l’on appelle les « paysages lithiques » : murets qui entourent les parcelles ou bordent les chemins, murs de soutènement pour créer des terrasses cultivables, cabanes (gariottes et caselles) servant d’abris aux animaux et aux outils, voire aux hommes…

    Ce sont ces paysages qui font l’âme du territoire du Quercy !

    Si le sujet vous intéresse, vous trouverez beaucoup d’informations complémentaires dans le livret sur la pierre sèche édité par le Parc naturel régional des Causses du Quercy.

    Les caselles, emblématiques du Quercy

    Une caselle (forme francisée du quercynois « casèlo ») désigne une cabane en pierre sèche dans le Lot, sur le causse quercynois.

    De forme variées, principalement carrées ou rondes, les caselles se distinguent par leur toiture de lauzes sur voûte en encorbellement (c’est-à-dire qu’il n’y a pas de charpente en bois pour soutenir les lauzes).

    Le montage de la voûte se fait sans coffrage depuis le départ jusqu’à l’axe au sommet. Les pierres sont empilées à sec, en assises successives posées avec un léger dévers vers l’extérieur.

    Les caselles avaient de multiples fonctions : abri pour les outils, les animaux voire les hommes.

    Une gariotte est plutôt une guérite enclavée dans un muret ou adossée à un cayrou (tas de pierre), plus rustique, surtout au niveau de son toit (pas d’encorbellement).

    Vous découvrirez les caselles au hasard de vos pérégrinations autour du gîte.

    Mais si vous souhaitez découvrir un endroit où elles sont vraiment nombreuses, nous vous recommandons de vous rendre à Marcilhac-sur-Célé pour parcourir le circuit des caselles (n’oubliez pas de d’installer sur votre mobile l’application Circuits Lot & Dordogne).

    Le saviez-vous ?

    A quoi sert l’épi de faîtage au sommet d’une caselle ?

    On peut répondre par la technique : l’épi de faîtage, conique ou pyramidal, sert à lester la dernière dalle de la voûte.

    Mais on peut aussi répondre de façon bien plus amusante par la légende : l’épi de faîtage est destiné à empêcher une sorcière (une fatsillière), ou pire le drac (le fils du diable en Occitanie), de s’asseoir sur le toit de la caselle !

    La sauvegarde des savoir-faire

    À partir de la fin du 19ème siècle, la population du Quercy décroît fortement, principalement à cause de la crise du phylloxéra qui décime les vignobles ; les petites exploitations agricoles disparaissent.

    Encore plus tard, l’apparition du fil barbelé puis du grillage noué (ursus) pour les clôtures, et la mécanisation de l’agriculture avec du matériel plus adapté aux grandes surfaces, conduiront à la régression progressive des murets et cabanes…

    De nos jours cependant l’intérêt pour cette identité régionale renaît et, grâce aux efforts de passionnés et de professionnels, ce principe constructif d’hier connaît un renouveau certain ; et ce d’autant plus qu’il est fortement encouragé par le Parc naturel régional des Causses du Quercy.

    Le Parc et ses associations partenaires proposent régulièrement des chantiers de restauration de murets, ce qui permet à qui le souhaite de s’initier à cette technique ancestrale. Grâce au partage d’expérience de ces muraillers engagés, de la pratique et de la patience (beaucoup, beaucoup…) il est possible d’acquérir un minimum de maîtrise et de se lancer dans ses propres réalisations.

    Personnellement c’est une activité à laquelle je m’adonne régulièrement ; elle permet de conserver au gîte son caractère rural authentique.

    Voici deux exemples de reconstruction de portions de muret écroulées.

    Muret de pierre sèche écrouléMuret de pierre sèche après reconstruction

    J’ai montré d’autres petites réalisations en pierre sèche dans un précédent article décrivant en particulier l’aménagement du jardin du gîte.

    L’utilisation contemporaine de la pierre sèche

    Aujourd’hui la technique de la construction en pierre sèche répond parfaitement aux préoccupations de développement durable.
    Le matériau est local, ne produit aucun déchet, est recyclable à l’infini et enfin ne nécessite aucun mortier très énergivore pour sa mise en œuvre : qu’y a-t-il de plus écologique ?

    La filière pierre sèche s’est organisée et professionnalisée : des formations certifiantes existent, des règles professionnelles ont été éditées…

    Beaucoup de pédagogie est déployée pour accéder aux marchés professionnels. Il faut en effet argumenter sur les avantages de la technique auprès de services qui ne sont pas familiers de cette technique (par rapport au tout béton) : souplesse et résistance des ouvrages dans le temps, caractère drainant de l’ouvrage, facilité de réparation…

    La pierre sèche semble donc bien redevenue une pratique d’avenir.

    Mur de soutènement routier à Rocamadour

    Une réalisation emblématique récente tout proche du gîte est la création d’un mur de soutènement routier à Rocamadour. 

    La pierre sèche peut aussi s’aventurer dans le domaine artistique !

    Situé sur la commune de Gréalou, le Pech Laglaire (ah, encore un pech) est un site au caractère patrimonial exceptionnel puisqu’il regroupe trois dolmens construits il y a près de 5 000 ans.

    C’est là qu’un collectif d’architectes-artistes a imaginé un refuge-étape sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.

    Cette œuvre baptisée Super-Cayrou revisite le patrimoine local des constructions en pierre sèche.

    Elle a nécessité 115 tonnes de « cailloux » pour bâtir deux « tentes caselles » reliées par une terrasse idéale pour contempler le cadre naturel environnant. 

    Avez-vous envie de découvrir le pays de la pierre sèche ?

    Nous vous proposons un hébergement de vacances dans la campagne du Lot, pour un séjour authentique, riche en nature, patrimoine et gastronomie.

    Vue générale du gîte